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Statut Les femmes ne comptent plus pour des prunes

© S. Bergot/GFA

A Montmarault, dans l’Allier, les groupements féminins ont débattu sur la place primordiale des femmes dans les exploitations et leur rôle dans la transformation des exploitations.

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Vous les croyez fragiles, effacées, épanouies à la cuisine et aux affaires comptables ? Si vous avez de telles idées – d’un autre âge – en tête, rencontrez donc la délégation des agricultrices de l’Allier, la Dfam 03.

Le 20 octobre, celles-ci ont réuni à Montmarault près de 80 personnes, principalement leurs homologues des inter-groupes féminins (IGF) venues des quatre coins de France, pour une journée de conférences et d’échanges sur « la place des femmes dans les mutations de la famille agricole, au carrefour des vies personnelles et professionnelles ».

Cette journée a d’ailleurs été inscrite dans le « Tour de France de l’Égalité » entre les femmes et les hommes, lancé le 4 octobre dernier par le Premier ministre Édouard Philippe et la secrétaire d’État Marlène Schiappa.

Une place reconnue

Au cours d’une journée animée, un premier constat a été unanimement partagé : la femme est un maillon essentiel de la famille agricole, qui a accompagné toutes ses mutations. Fini le temps où elle était reléguée au deuxième rang, celui de « l’aide ». De « mariée à », puis « femme de », elle est devenue co-exploitante.

Elle assume aujourd’hui le statut administratif et social d’agricultrice, avec une vraie place, explique Joël Magne, professeur retraité du lycée agricole de Marmilhat (Puy-de-Dôme). On en veut pour preuve leur nouvelle visibilité professionnelle, à l’image de Christiane Lambert à la présidence de la FNSEA, ou de cette jeune éleveuse à l’affiche du dernier Sommet de l’élevage, pour la première fois en 25 ans.

Faire les intermédiaires avec la société

Médiatrices nées, selon Joël Magne (n’ont-elles pas fait de tout temps les intermédiaires entre père et fils ou entre les associés ?), « elles sauront renouer le dialogue avec la société ». Et la tâche n’est pas mince dans une ambiance de suspicion, voire d’attaques virulentes du métier.

Les participantes semblaient prêtes à relever le défi, et mettre leurs talents de communication au service d’une « acceptabilité réciproque » entre agriculteurs et urbains. Ainsi, en plus d’être l’avenir de l’homme, la femme sera-elle celui de l’agriculture ?

Sophie Bergot

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